Au nord de Florö la côte part vers le nord est. L'angle est matérialisé par une pointe, le Stad, Statt, Stattlandet, Stadlander et j'en passe selon les documents. A cet endroit le skjaergard est interrompu et il faut donc impérativement passer en pleine mer. Comme beaucoup de cap, celui-ci a mauvaise réputation car la mer y est souvent mauvaise. D'ailleurs l'été, il y a des convois d'organisés pour accompagner les petits bateaux (sans préciser ce qu'est un petit bateau) qui souhaitent franchir ce Stad. Bref les guides conseillent de n'y passer que par beau temps. Ca tombe mal, car ayant mangé mon pain blanc en matière de météo, les coups de vents s'enchainent jusqu'à l'horizon des 7 jours des prévisions disponibles. Mais en cette fin d'après midi de mercredi, le vent faiblit à 15 nœuds après avoir soufflé à 40-50 nœuds la nuit et le matin et de revenir à 30 le jeudi. On peut appeler ça une fenêtre météo. Mais pour être en fin d'après midi du coté du Stad, il faut quitter Florö vers midi, alors que le vent annoncé est encore de 30 nœuds. Qu'à cela ne tienne, je fais le même raisonnement qu'à Tananger (eaux abritées, vent portant) en pariant que le vent aura chuté lorsque j'arriverais en mer dégagée et en espérant que celle-ci se calmera très vite (mais comme c'est un vent du sud, il n'y a pas de grande houle. Me voilà donc parti vers 13 heures avec un petit bout de génois déroulé. Eh bien j'ai été servi! D'abord je me suis pris un paquet de rafales de plus de 40 nœuds (dont une à 49,6 dixit l'anémomètre, précisément à 13h19) et eaux abritées mon œil, dans le premier fjord, pile dans l'axe du vent il faut dire, les vagues ont vite été suffisamment importantes pour que le pilote ne fasse plus face. Le tout sous une pluie battante, bref le climat norvégien comme on l'imagine. Donc aucune envie d'aller voir l'état de la mer dégagée, même si le vent doit baisser, et application du plan B (envisagé dès le départ), première à droite dans le Froysjoen pour rejoindre « tranquillement » Maloy après quelques zigzag. Très beau spectacle malgré le plafond bas et la pluie, et bien sûr pas de photos à la hauteur.
Le fjord contourne le Hornelen qui cumule à 889m. Cela se traduit encore par de belles rafales de vent, un peu dans tous les sens, mais sur une eau plate cette fois, mais toujours sous la pluie, limite neige, et à 4°. Bien seul sur l'eau à part quelques ferries dont un dit rapide qui circule à 40 nœuds!
Arrivée à Maloy bien trempé et le constat que 1) le bateau assure toujours, 2) je suis équipé sauf en ce qui concerne les gants!! Et bien au chaud dans mon cocon, une bonne bouffe, un petit coup de vin, va bene!
Et malgré des conditions plutôt inconfortables, pas d'état d'âme à me demander ce que je fous là à me geler pieds et mains! Pendant toutes ces nav, j'essaye de trouver des mots pour décrire mon état d'esprit, ce que je ressens, où est le plaisir, etc... Mais pour l'instant, pas de fibre littéraire, et il faut se contenter d'une description terre à terre des évènements
ah mais mon daz, la fibre littéraire viendra peut-être au dégel , quand tes doigts engourdis pourront de nouveau tenir la plume... et puis pas d'inquiétude à avoir, tes petits mots technico-aventuresques sont déjà fort plaisants à lire, et je remarque qu'ils ne sont ponctués de quasi aucune faute d'orthographe, ce qui déjà est un bon début... En tout cas, de mon côté, je suis super heureuse que ça se passe bien, que tu ne doutes pas, et que tu te sentes dans ton éléments, en espérant simplement que les beaux reliefs enneigés et le froid qui pique ne te dissuaderont pas de renfiler ton ciré pour venir caboter dans des eaux plus chaudes, et le long de côtes moins morcelées... De grosses bises, et continue quand même à mettre des photos, même si ça ne doit certainement être que le pâle reflet de ce que tu captes dans tes mirettes, au moins, ça donne une idée !!!
RépondreSupprimerTon chib'