Que dire de cette semaine ? Sur le plan météorologique le début fut rude (grisaille, neige, visibilité très réduite), générant un paysage obstinément en noir et blanc, mais les conditions se sont petit à petit améliorées pour finir en apothéose, et tout à fait conforme à la pub, y compris l’aurore boréale le soir. Pour une version plus littéraire et étoffée de ces conditions, voir ci-dessous la contribution de Claudie, une amie de vieille date, qui est venue faire la rando.
Partir du niveau de la mer est un vrai avantage sur le plan physique. Les dénivelés de 800 à 1300 m ont été avalés sans difficulté ! Et la neige est pratiquement de la neige de cinéma du haut en bas, sur laquelle le groupe, constitué de 12 excellents skieurs et d’une luge à foin (nous étions 13 en tout, je précise), a laissé de belles arabesques lors de descentes spectaculaires. Arabesques massacrées par des tranchées, régulièrement parsemées de baignoires, creusées par un individu skiant donc comme une luge à foin lourdement chargée ! Devinez qui ! Donc plus marin que skieur ! Mais toute colère et honte bues, le plaisir était quand même au rendez vous.
Dans l’archipel au nord de Tromsö, ce ne sont pas les sommets skiables qui manquent.
Capitaine et guides choisissaient une course, donc une île, en fonction des conditions météos
Le bateau mouillait pas très loin du point de départ de la course, une « plage » de cailloux
rejoint en annexe
puis montée pendant 3 à 4 heures
parfois on voit la mer !
descente et retour vers 14h-15h, détente et repas.
La dernière journée eut donc des couleurs
et permis d’atteindre un joli sommet
et j’y étais !
avec un beau panorama sur 360°
et une belle descente bien raide pour rejoindre le bateau 1300m plus bas !
ultime retour à la « plage »
C’est fini, rangement définitif du matériel
et retour à Tromsö, où un énorme chalutier russe (il y avait longtemps !) venait aussi faire le plein
Patrick, un des deux guides qui nous accompagnaient, a été l’initiateur il y a une quinzaine d’années de ces séjours ski/bateau dans cette région. Depuis il a fait des émules et désormais une dizaine de bateaux, majoritairement français, sont sur place dont un gros avec un groupe de 30 personnes. Il y a donc parfois du « monde » sur les pentes si les conditions météo imposent plus ou moins à tous la même course
Il y a eu quelques tentatives de pêche (morue), mais en vain
La version de Claudie
Bien sûr, le capitaine Miller cultive l’auto-dépréciation et sous estime gravement ses talents de skieur hors piste. Tout ça parce qu’on était entouré d’une bande de suisses snobinards et hyperfriqués, qui achètent de nouveaux skis trois fois par an, et ont cru bon de se moquer du matériel légèrement obsolète (année 70, skis en bois et silvretta à plaques pour conversions à l’ancienne, face à l’aval) de notre marin national.
A part ça, la Norvège nous a réservé les célèbres camaïeux de gris, noir et blanc dont elle seule a le secret, ciel gris et bas, eau sombre et montagnes étêtées. Les quatre premiers jours, entre neige, blizzard et pluie, nous ont toutefois permis d’apprécier la qualité de la neige et de braver quotidiennement les éléments. Et le cinquième jour, le miracle s’est produit sous forme de taches lumineuses sur la mer, toujours un éclairage noir et blanc mais totalement féerique quand la couche nuageuse s’est enfin déchirée. Et aujourd’hui grand soleil, course alpine, pentes raides, sommet à pied et vue sur mer, îlots et fjords à 360°. Et, du coup, grosse nostalgie à l’idée de quitter ces lieux et l’équipage du bateau, d’une gentillesse et d’un professionnalisme à toute épreuve.
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