samedi 31 mars 2012

une luge à foin dans les Alpes de Lyngen



Que dire de cette semaine ? Sur le plan météorologique le début fut rude (grisaille, neige, visibilité très réduite), générant un paysage obstinément en noir et blanc, mais les conditions se sont petit à petit améliorées pour finir en apothéose, et tout à fait conforme à la pub, y compris l’aurore boréale le soir. Pour une version plus littéraire et étoffée de ces conditions, voir ci-dessous la contribution de Claudie, une amie de vieille date, qui est venue faire la rando.

Partir du niveau de la mer est un vrai avantage sur le plan physique. Les dénivelés de 800 à 1300 m ont été avalés sans difficulté ! Et la neige est pratiquement de la neige de cinéma du haut en bas, sur laquelle le groupe, constitué de 12 excellents skieurs et d’une luge à foin (nous étions 13 en tout, je précise), a laissé de belles arabesques lors de descentes spectaculaires. Arabesques massacrées par des tranchées, régulièrement parsemées de baignoires, creusées par un individu skiant donc comme une luge à foin lourdement chargée ! Devinez qui ! Donc plus marin que skieur ! Mais toute colère et honte bues, le plaisir était quand même au rendez vous.

Dans l’archipel au nord de Tromsö, ce ne sont pas les sommets skiables qui manquent.



Capitaine et guides choisissaient une course, donc une île, en fonction des conditions météos



Le bateau mouillait pas très loin du point de départ de la course, une « plage » de cailloux



rejoint en annexe




puis montée pendant 3 à 4 heures



parfois on voit la mer !


descente et retour vers 14h-15h, détente et repas.



La dernière journée eut donc des couleurs



et permis d’atteindre un joli sommet



et j’y étais !



avec un beau panorama sur 360°




et une belle descente bien raide pour rejoindre le bateau 1300m plus bas !



ultime retour à la « plage »


C’est fini, rangement définitif du matériel



et retour à Tromsö, où un énorme chalutier russe  (il y avait longtemps !) venait aussi faire le plein




Patrick, un des deux guides qui nous accompagnaient, a été l’initiateur il y a une quinzaine d’années de ces séjours ski/bateau dans cette région. Depuis il a fait des émules et désormais une dizaine de bateaux, majoritairement français, sont sur place dont un gros avec un groupe de 30 personnes. Il y a donc parfois du « monde » sur les pentes si les conditions météo imposent plus ou moins à tous la même course





Il y a eu quelques tentatives de pêche (morue), mais en vain

 


La version de Claudie



Bien sûr, le capitaine Miller cultive l’auto-dépréciation et sous estime gravement ses talents de skieur hors piste. Tout ça parce qu’on était entouré d’une bande de suisses snobinards et hyperfriqués, qui achètent de nouveaux skis trois fois par an, et ont cru bon de se moquer du matériel légèrement obsolète (année 70, skis en bois et silvretta à plaques pour conversions à l’ancienne, face à l’aval) de notre marin national.
A part ça, la Norvège nous a réservé les célèbres camaïeux de gris, noir et blanc dont elle seule a le secret, ciel gris et bas, eau sombre et montagnes étêtées. Les quatre premiers jours, entre neige, blizzard et pluie, nous ont toutefois permis d’apprécier la qualité de la neige et de braver quotidiennement les éléments. Et le cinquième jour, le miracle s’est produit sous forme de taches lumineuses sur la mer, toujours un éclairage noir et blanc mais totalement féerique quand la couche nuageuse s’est enfin déchirée. Et aujourd’hui grand soleil, course alpine, pentes raides, sommet à pied et vue sur mer, îlots et fjords à 360°. Et, du coup, grosse nostalgie à l’idée de quitter ces lieux et l’équipage du bateau, d’une gentillesse et d’un professionnalisme à toute épreuve.


vendredi 30 mars 2012

rando

un petit message pour annoncer le retour après la rando. Je vous conterais bientôt les aventures d'une luge à foin dans l:es Alpes de Lyngen, le temps de faire le tri de quelques photos. Ce fut globalement très bien, et cela s'est même fini par une aurore boréale ce jeudi soir, au retour à Tromsö.

jeudi 22 mars 2012

Tromso et pause

D'escale en escale, dont les deux dernières étaient Harstad, apparemment un peu moins sinistre que Bodo


et Finsness, où tout le monde prenait cette affiche en photo, alors pourquoi pas moi ??


avec des montagnes qui paraissent enfin skiables et même parfois ensoleillées


on arrive à Tromsö, fin du périple "luxe, calme et volupté". J'y aurais gagné un bonnet "arctique" et un ramollissement certain!




Demain j'embarque sur Isbjorn, ancien baliseur groenlandais, 25 m, 13 personnes à bord, qui va donc servir de refuge/base de départ mobile de diverses courses

 Le quai de Tromso où il est amarré aujourd'hui est moins classe que le glacier de la photo, prise sur internet.

Sur un autre quai, j'ai vu un concurrent, Southern Star, qui propose le même genre d'expédition. C'est un beau voilier, mais qui se déplace très probablement essentiellement au moteur!


Bref, pause dans le blog puisque privé d'internet pendant au moins 8 jours..  On verra bien si je reprends ensuite. Il y aura au minimum un petit récit de cette semaine.

mercredi 21 mars 2012

Bodö

j'ai attendu Bodö, content de pouvoir aller me dégourdir un peu les jambes, sinon c'était la salle de gonflette du ferry!

Ben, je n'en garderais pas un souvenir impérissable. Voilà tout ce que j'ai trouvé à photographier, c'est dire!!


Après, grande traversée (4 heures)  jusqu'aux Lofoten. Rien à voir, rien à faire, juste attendre..

hurtigruten bis

Quelques images du luxe. 




Ce bateau est l’un des plus récent de la flotte. Alors le paquet a été mis sur l’aspect croisière. Hier a Rorvik on a croisé l’un des plus anciens, avec nettement plus un look de cargo, du moins à l’extérieur


5h25-5h30 courte étape à Nesna. Il fait jour (théoriquement en ce 21 mars le soleil se lève et se couche à la même heure pour tout le monde, sauf qu’aux hautes latitudes l descend peu en dessous de l’horizon et donc il y a de toute façon de la lumière), bien gris. Quelques échanges de palettes (il transporte donc un peu de fret) en 3 coups de fenwick, et un vieux bonhomme claudiquant et en chapka pour larguer les amarres du quai.

7h21 tapante, franchissement du cercle polaire arctique matérialisé par un globe sur un îlot (et probablement sur tous ceux qui se trouvent sur le cercle (photo trouvée sur le net)



Le ferry est au voilier ce que le vélo est à la marche à pied : on parcourre nettement plus de chemin, mais suffisamment lentement pour avoir le temps d’observer l’environnement. Ce n’est pas un voyage « hors sol » comme les autres moyens de transport (trop) rapides.

Le contexte des escales dans les petites villes est grosso modo identique d’une fois à l’autre : quai plus ou moins désert, un hangar rouge, et un gars pour les amarres ! Et encore et toujours débarquement d’un ou deux pneus et ….. des cubis, des cubis.




Le paysage donne l’impression de se radicaliser, avec des îlots de plus en plus escarpés, sommets dans l’incontournable plafond bas. Des photos, toujours des photos, probablement pas bien causantes…




Et maintenant, je vaque « en attendant Bodo » puisque c’est la prochaine grande ville, avec une escale assez longue pour aller y faire un tour.

mardi 20 mars 2012

Hurtigruten




Et voilà la bête. J’ai voulu vérifier s’il transportait bien du fret et pas seulement des touristes. A Trondheim il a chargé 4 pneus et une vingtaine de palettes de cubis de vin. Peut être pour les vinmonopolet du nord. Mais cela a de toute façon tout du bateau de croisière. Le paysage défile assez vite (25 km/h environ), mais il n’y a rien à faire, les passagers roupillent, lisent, tricotent, pianotent sur leurs smartphones. Le tout dans un contexte un peu trop luxueux à mon goût.

Voir le paysage du 7 éme étage change la donne. Les bacs paraissent beaucoup plus petits, on a une vue plus globale du paysage, et les fermes d’élevage de saumon sont plus visibles




Bien que navigant en eau protégée, le ferry roule et tangue un peu. Sensation bizarre d’être dans un ascenseur qui monte et descend en permanence, beaucoup plus propice à la nausée que les bonnes et franches secouées d’Ilanoo. D’ailleurs il y a des « sacs à dégueuli » partout dans les couloirs.

Le ferry zigzague par moment dans des chenaux assez étroits, cela donne un paysage assez spectaculaire (toujours vu du 7eme étage).






Dommage que les Lofoten, endroit mythique avec de nombreuses haltes, soient atteintes en pleine nuit.


lundi 19 mars 2012

Trondheim


Manifestement il a neigé une partie de la nuit, car ce matin, vœu plus qu’exaucé :




Temps d’abord grisâtre, mais finalement le soleil s’est montré, et Trondheim est apparu sous une lumière sympathique.




Bien que 3eme ville de Norvège dotée d’un port de plaisance conséquent , la marina est déserte (pas d’eau, pas de douches, etc, etc..), et ce qui m’importait assez peu les fois précédentes, hormis le fait que ce soit un peu triste, est plus problématique car je dois laisser le bateau une dizaine de jours, et qu’actuellement j’occupe une place privée. Appel du harbour master qui m’explique qu’il y a bien un ponton visiteur, mais réservé l’hiver à des étudiants qui logent sur des bateaux. Il me propose un emplacement pourri et particulièrement exposé au clapot. J’hésite, prêt à jouer les français irrespectueux des règles et laisser le bateau là où il est. Et coup de bol, le propriétaire du bateau voisin arrive, téléphone à l’occupant de la place qui me donne sa bénédiction pour rester là les 10 jours. Bonne affaire : pas de déplacement, place bien positionnée, gratuite, et le voisin jettera un œil en cas de coup de vent !

Après moult hésitations, j’opte pour faire comme la plupart des bateaux du coin, je remets le taud d’hiver.

Pas de laverie automatique à Trondheim, pourtant ville universitaire, manifestement les étudiants ont tous une machine à laver ! Je me demande pour ceux qui logent sur leur bateau ?? J’utiliserais donc les ressources de Vincent, copain du fils de copains, en thèse ici. Et au delà de cet aspect purement matériel, l'accueil est très chaleureux. Merci Vincent et Aurélie!